Maître de Sagesse : François d'Assise
On les nomme sages, guides spirituels, gourous, maîtres... Leur point commun est de nous inciter, par leurs propos, leurs comportements, à grandir en humanité, à cultiver le germe d'éveil en nous. Quelle que soit l'époque, le siècle auquel ils ont vécu, leurs exemples restent une éblouissante résonance. Car par delà les temps, les préoccupations des êtres humains restent fondamentalement identiques : d'où venons-nous ? Où allons-nous ? Qu'est-ce qu'une bonne vie ? Comment être en paix avec soi et avec ses semblables ?
François d'Assise, symbole de l'humilité et de la joie en Dieu, fonda l'ordre franciscain. Lui qui fut surnommé le "Povello" voua sa vie à l'ascèse et à la défense des pauvres, prônant l'amour de la création et de la fraternité universelle. Né vers 1181, Giovanni Bernardone, alias François, rêve d'associer noblesse, gloire et grandeur. Pour conquérir les trois, Francesco - comme l'appelait son père - décide d'aller se battre. Fait prisonnier, il tombe malade. Empêché dans son épopée, il médite sur la meilleure voie pour embrasser son destin. A 25 ans, une rencontre avec des lépreux le bouleverse, et lui révèle sa mission : porter à tous l'esprit chevaleresque qu'il rêve d'imposer à sa propre vie. Son exploit ne sera pas des faits de guerre mais - plus délicat - d'aller au-devant des miséreux, et des malades à l'imitation de Jésus. Le voilà "fou nouveau dans le monde" appelé par Dieu à reconstruire son église. François s'y emploie à sa façon, radicale et fulgurante, grâce à une spiritualité faite d'initiatives et de renouveaux. Plutôt que de se couper du monde, il va vers lui, pieds nus, au cœur des villes. Plutôt que de le mépriser, il se réconcilie avec lui, proclamant la présence divine en toute créature : il prêche "la joie parfaite" parfois en chantant des cantiques, la charité, le pardon et la paix. Et plutôt que de rejoindre un ordre monastique, il reste résolument laïc, quoique fidèle à l'Eglise et à ses sacrements. Jusqu'à sa mort à 45 ans, François vit ce qu'il prêche : l'amour débordant de son prochain et de la vie, selon l'exemple du Christ, dont il portera même, à la fin de son existence, les stigmates. *** Quelques références : François d'Assise - André Vauchez (Fayard, 2009) François d'Assise, La joie parfaite - Stéphane Barsacq (Points sagesses, 2008) Frère François - Julien Green (Points sagesses, 2007) *** D'après Christiane Rancé