Quand le corps exprime...
Il m’a été présenté plusieurs cas d’eczéma ces derniers mois.
Il s’agissait de deux bébés, d’une jeune femme et d’une femme de ma génération.
Tous les quatre souffraient d’eczéma depuis la naissance.
Un eczéma qui, si au début de sa manifestation se montrait discret, s’étendait de plus un plus, au point de coloniser le corps entier.
Un eczéma non expliqué médicalement, aucune anomalie sanguine, aucune allergie.
L’eczéma dans le langage du corps traduit un « mal dans sa peau » mais alors comment un bébé peut naître et après quelques jours à peine déjà développer un « mal d’être » ?
La piste médicale étant écartée… Nous avons mes consultants et moi été rechercher une raison plus subtile à cette expression.
Dans tous ces cas, pour les deux bébés, comme pour la jeune fille ou la femme, leurs venues au monde fut plus qu’éprouvantes.
Douloureuse pour l’enfant et périlleuse pour la maman où elle a failli perdre la vie par l’arrivée de cette nouvelle vie.
Nous comprenons alors, ensemble, qu’un sentiment de culpabilité s’est installé dès les premiers jours de leur naissance.
Un sentiment de culpabilité partagé par l’enfant et par la maman.
La culpabilité d’être responsable de la douleur de leur maman.
La culpabilité du rejet de son enfant.
Ces mamans ont tellement souffert qu’elles ont eu un comportement, plus ou moins conscient, de rejet vis-à-vis de leur enfant.
Au moins dans les premiers jours.
Ce n’est pas de leur faute, il est instinctif de rejeter ce qui nous fait souffrir.
Ces mamans se sont vite reprises…
Mais rien n’a été dit, rien n’a été verbalisé, expliqué…
Il est si difficile pour une maman d’admettre qu’elle ait pu « rejeter » son enfant, n’est-ce pas !? Et même si tout cela s’arrange.
Alors l’enfant reste dans la croyance d’être responsable de souffrance et de ne pas être aimable, de ne pas mériter recevoir l’amour et cela le rend très… mal dans sa peau.
Comprenez aussi que c’est une façon pour l’enfant s’exprimer sa solidarité (son amour) pour sa maman : « Maman, tu as souffert. Je le comprends. Regarde-moi aussi je souffre. Tu n’es pas seule, entend-moi »
L’être humain complexe que nous sommes déteste le silence !
Alors si la voix de la gorge est tue, le corps parle d’abord doucement, par chuchotement… puis peu à peu hausse sa propre voix jusqu’au hurlement.
Et c’est ainsi que l’eczéma est d’abord discret et puis de plus envahissant et héritant.
J’ai demandé aux mamans des deux bébés de bien vouloir, lors d’un moment d’intimité avec leur bébé, de les caresser avec beaucoup de tendresse sur tout leur corps et de leur expliquer…
Dire à leur petit bout d’amour qu’ils ne sont pas responsables de la douleur de leur venue au monde, que cela se produit parfois. C’est ainsi. Que oui, cela a été difficile pour elle, que oui cela leur a été difficile de montrer leur amour tout de suite. Mais qu’aujourd’hui, c’est fini, oublié. Que leur bébé est merveilleux, qu’il est un petit ange qu’elles aiment du plus profond d’elles-mêmes.
Et ensuite observer ce qu’il se passe sur leur nourrisson…
Eh bien… Leur eczéma a disparu en quelques jours à peine comme par… enchantement :-)
Pour mes deux consultants adultes, la simple compréhension du processus de formation d’une croyance erronée a suffi à faire disparaître cet eczéma persistant.
Vous qui n’êtes plus des bébés, que vous pouvez utiliser le langage verbal, n’hésitez pas à exprimer vos émotions, vos émotions parlent, vos émotions vous parlent.
Elles disent des choses sur vous.
Ecoutez les et dites ce que vous ressentez…
Vous le comprenez, votre corps sait parler (bravo à lui ! Rire !) … mais les cordes vocales sont faites pour utiliser le langage verbal, n’est-ce pas :-)
