Mélasma (Masque de grossesse)
Il y a une dizaine de jours, sous recommandation, une jeune femme prend rendez-vous avec moi. Elle est en province aussi est-ce un rendez-vous téléphonique.
Elle souffre d’un mélasma qui, s’il n’est pas très prononcé, est tout de même un peu disgracieux et l’inquiète beaucoup car elle n’attend pas d’heureux événement…
Dans le langage du corps, le mélasma est l’expression d’une honte ou encore d’une humiliation vécue peu de temps avant l’apparition de ce symptôme. Un événement qui fait donc « tâche » dans sa vie…
Il touche le visage, c’est-à-dire l’identité de la personne. C’est lui que nous présentons au monde. Le visage est l’écran de réaction de notre monde extérieur et intérieur, il est le reflet de nos émotions.
Avoir un « masque » est un moyen de se protéger, de se renfermer dans sa propre personne.
Un problème de peau est bien souvent en lien avec les contacts extérieurs. Il exprime tout aussi bien le rejet ou la peur ou aussi le désir de l’autre.
Je lui explique ce que peut signifier cette expression du corps et lui demande si elle peut mettre en corrélation un fait « traumatisant » de sa vie avec l’apparition de cette manifestation … Ce qu’elle fit presque instantanément.
Elle a une très belle personnalité, rationnelle. C’est une femme aux deux pieds bien sur terre, factuelle.
Elle ne refuse pas d’entendre.
Elle comprend ce qu’il s’est passé dans sa psyché et ce qui lui incombe de faire pour faire disparaître cette « tâche ». Le masque a été levé.
Si je peux l’aider à mettre en lumière le message de son corps, il convient qu’elle s’aide aussi. Elle le conçoit très bien.
Elle est ravie. Cette approche convient très bien à sa personnalité.
Et puis hier, elle me rappelle un peu inquiète…
Si marques brunes sur son visage ont très nettement disparu, et si elle se sent beaucoup mieux dans sa peau ( :-) ), il demeure comme un léger voile et elle se demandait si c’est « normal »…
Nous discutons un peu… et puis au détour de « mots banaux », je comprends que la partie qui lui incombait n’avait pas été complètement faite.
Il arrive qu’il soit difficile de se défaire d’un passé… car alors, inconsciemment, cette séparation est vécue comme un abandon.
Dans ce cas précis, il s’agissait d’une relation amoureuse houleuse. L’homme avait une personnalité nerveuse.
Le sentiment de culpabilité, de honte est né de n’avoir pu le sauver de son tempérament … et d’en avoir dû s’en sauver …
Je lui explique patiemment combien parfois laisser partir comme partir soi-même est un acte d’amour, en réalité.
Je lui redemande de bien vouloir faire ce geste aimant maintenant, cette partie qu’elle aurait déjà dû faire bien avant.
Elle parle... Elle parle… Elle parle…
Elle est dans l’évitement.
Je comprends qu’elle a peur, cette partie l’effraie…
Alors, je lui propose de l’accompagner et qu’ensemble nous laissons ce pan de vie partir afin que celui qu’elle vit aujourd’hui puisse prendre toute la place qui lui revient.
Elle accepte… Et toutes les deux, nous avons remis le passé au passé, ce qui n’est plus à ce qui n’est plus…
Elle me dit « Oh il est parti… Cette fois, il est parti »
Et elle pleura… et moi, j’ai gagné « mon pari » !
C'est bien vrai, elle attendait bien un heureux événement... le masque est tombé !
A moins qu’elle ne décide de le remettre. Cette décision est en définitive la sienne :-)
(NB.: Si cette jeune femme avait été réellement enceinte, j'aurais été beaucoup plus inquiète pour elle car alors je me serais demandé ce qui peut bien engendrer un sentiment de honte dans la grossesse de cette maman)